S'il vous plaît...

Pffff...Escale à la cuisine tout à l'heure ingurgiter un biscuit pour caler mon creux.

Fichu creux qui s'éternise depuis que j'ai perdu l'appétit.

Regard sur le placard.
Tentation de sortir les bouteilles d'alcool et de me les enfiler les unes après les autres, tranquille dans ma chambre en écoutant Saez, en commençant par la manzzana.

Ch0uette.

                                   Mais nan Cécile arrête, qu'est-ce que tu voulais foutre, là ?!

Tiens, on dirait ma conscience.
Pour un peu, j'entendrais presque d'ici la voix de Marlène qui gueule.

J'ai appris que j'avais une conscience, hier.
C'est marrant, je ne le savais même pas.

Si si, je vous jure, même qu'elle me parle quand ça va pas, à travers d'un petit appareil baptisé le téléphone, depuis les Etats-Unis, par-dessus les 7000 kilomètres de distance qui nous séparent.

Même qu'hier, elle a été la seule à réussir à me faire rire. Tous ceux, autres qu'elle, qui ont essayé n'ont récolté qu'un regard vide.

Amusant, comme phénomène. Je ne l'avais même pas appelée, textotée, mailée, et pourtant voilà qu'elle m'appelle en sachant instinctivement ce qui ne va pas.

J'admets, il faut dire que je suis plutôt explicite dans mon genre.

Si je devais la décrire en un objet...Un anti-dépresseur ? Non, trop triste. Un anti-stress parfumé au citron.
Mon anti-stress.

Merci, conscience.
Je t'aime.

Allez, j'vais dormir (encore), faire une sieste. Pour ne pas m'attarder sur l'angoisse qui me ronge.
Puis, après m'être traînée à la mairie déposer ces fuckin'papiers du Code, [notez le progrès: je parviens à tirer ma face dehors, et à faire suivre le reste -_-], j'vais écouter du Saez.

Pis j'écrirai des choses négatives sur ce blog, parce que je ne sais plus à qui ou à quoi vider mon sac.
Parce que j'ai trop de questions et de réflexions non-dites dans la tête. Parce que c'est une torture que d'ignorer ce qu'il va advenir.

Parce qu'écrire vaut mieux que se couper.

Ah, pour pardonner, jouer les grandes âmes fortes qui peuvent endurer, ça je suis forte. Mais pour aller jusqu’au bout de sa peine, prendre une lame de rasoir et se couper simplement les veines, d’un coup sec, sans hésitation, pour en finir directement avec ce monde et les sentiments qu’il nous inflige, est-ce qu’il ne faut pas infiniment plus de force ?

Ben, finalement, en y réfléchissant bien, non. Parce que quelque part, oui, il faut avoir du courage pour se suicider.                        Ou bien être extraordinairement faible.

Je crois qu’il est peut-être finalement plus pénible, difficile, mais également méritant, de rester fort, d’assumer la vie comme elle est et de garder un peu d’espoir quelque part. Juste un peu, c’est déjà ça d’espérance.

Et puis sérieusement, il faut que j’arrête. Je ne suis pas condamnée, bordel. Qu’est-ce qui me prend de me laisser aller comme ça ?

Il n’empêche que sur le moment, si je n’avais pas eu l’envie de ne pas te décevoir, conscience, je crois bien que je me les serais bue, les bouteilles.

Mais non. Je ne l’ai pas fait.

De toutes façons, ça se serait vu.

Et puis je n’ai pas osé recommencer, en me remémorant l’état dans lequel j’étais le lendemain la dernière fois que je me suis bourrée en étant dans un état mental aussi désastreux...

Vieux sentiment de déjà-vécu.

                        Je ne veux pas revivre la suite de ce qu'il s'est passé après, ce jour-là.

                       S’il vous plaît...
                                                                         S’il te plaît...

Comments

[Ta Lénitache]

Pourquoi au citron? Comment tu sais que j'adore le citron d'abord? Et oui m'dame. J'suis ta conscience. Deal with it. Je suis là que tu le veuilles ou non.


Et le coup du suicide. C'est lâche. Et je t'aime.

=]